Sélections de noisetiers à long bec

Par Bernard Contré

Le noisetier à long bec est largement répandu à travers le Canada et dans les régions de l'Est où il abonde, comme celle du Saguenay, de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick, il possède une certaine valeur économique pour la récolte et vente du fruit frais lorsqu'il y a abondance.

Il est plus récemment également de plus en plus utilisé à des fins de renaturalisation d'essences indigènes. Un spécialiste dans la multiplication d'arbres fruitiers de la région du Lac St-Jean, Nicol Coté, nous explique ses expérimentations et résultats avec l'espèce.

"Le noisetier à long bec est indigène dans cette région mais éliminé des terres cultivées et se cantonne dans les endroits accidentés et le long des clôtures. La saveur de sa noix est très bonne. Je possède un boisé de 30 acres et ce noisetier y est présent. J'y ai repéré vers 1980 un spécimen dont les noisettes étaient plus grosses que la moyenne. J'ai donc semé les plus remarquables pour leurs grosseur et forme et obtenu une centaine d'individus qui ont commencé à produire des fruits vers 1988. De ce lot, j'ai retenu 3 spécimens seulement qui sont maintenant cultivés dans un jardin bien entretenu. La taille des fruits peut-être quelque peu avantageusement influencée lorsque les plants sont en culture. J'ai 2 sélections sous les noms "Belle-Rivière 1,2," dont les fruits sont le double de grosseur de ceux indigènes. Un clone est maintenant en possession d'Agriculture Canada et des Jardins Maria-Chapdelaine qui tentent de le multiplier in-vitro. Cette méthode de multiplication est très difficile avec les noisetiers. De ma part, j'ai tenté de les bouturer ; bouture de bois mou et bois dur mais sans succès. Ce printemps, je vais les raser au sol pour provoquer plusieurs jeunes rejets pour les marcotter par la suite."

La région du Lac-St-Jean et du Saguenay est considérée zone 3a selon Agriculture-Canada. La présence de l'imposant lac et de l'humidité qu'il provoque, favorise des printemps lents au réchauffement mais des automnes tardifs aux gels. À titre de référence ou d'étude sur la rusticité de végétaux dans des régions plus froides que les zones climatiques 4 ou 5, voici d'autres espèces à noix que M. Coté possède dans sa collection :

"Sur mon site, j'ai planté quelques noyers hybrides 'Buartnut'. Les semis ont une croissance rapide mais sont un peu moins rustiques que le noyer cendré. Ce dernier fût introduit dans notre région par des communautés religieuses dès le début de la colonisation. Le noyer cendré c'est naturalisé mais il est recommandé de le planter dans les meilleurs sites ; sols riches et profonds et milieux qui le protègent des gels tardifs du printemps.

J'ai quelques noyers noirs dont un de la Station Morden Man. Âgé de 25 ans. Il produit à chaque année mais il faut ramasser les noix aussi tôt qu'elles tombent vers la mi-octobre et les protéger du gel. D'autres sources aussi proviennent du domaine Joly-de-Lotbinière et de E. Grimo. Je considère cependant le potentiel du noyer noir très limité pour ma région. J'ai planté aussi quelques caryers (Carya ovata et C. cordiformis), ils ont environ 3 m de haut mais ne produisent pas encore.

Le chêne à gros fruits (Q.macrocarpa) est aussi introduit et sa croissance est rapide et produit beaucoup de glands. J'ai un spécimen qui provient de la Saskatchewan, sa forme est arbustive et produit beaucoup à chaque année, Ses glands sont très petits et mûrissent vers la fin août.

En plus de cela, le 'Corylus americana' est rustique ici mais je le trouve moins intéressant que le 'cornuta'. Il y a 10 ans j'ai aussi planté 2 'Corylus heterophylla' qui provenaient de Grimo Nut Nursery, Ont. Ils sont rustiques et produisent à chaque année des noisettes d'excellente saveur."

Pour plus de renseignement pertinent sur environ 40 essences fruitières multipliées par M. Nicol Côté pour milieux froids (ex : noisetiers, pruniers, poiriers et pommiers) communiquez au : 418 345-2696

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